Ilisto, nouvel arrivant sur la ligne à grande vitesse Paris-Lyon

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Sur la base d’un accord-cadre signé le 29 février avec SNCF Réseau, Kevin Speed demande, pour sa marque Ilisto, l’attribution de sillons pour lancer une nouvelle offre ferroviaire à grande vitesse en France, au premier rang de laquelle figure Paris-Lyon. SNCF Réseau prépare le terrain et va fermer cette ligne à grande vitesse durant quatre jours pleins, en novembre prochain, pour l’adapter à ces futures demandes.

L’engouement de la clientèle pour le ferroviaire et la grande vitesse attise de nouvelles initiatives. Dernière en date, celle annoncée et concrétisée par l’accord-cadre, d’une durée de 10 ans renouvelable, entre Kevin Speed et SNCF Réseau, sous le regard bienveillant du ministre des Transports, Patrice Vergriete. Après l’opérateur historique, puis Trenitalia, depuis 2021 et vraisemblablement Renfe, cette année, ce sera donc Ilisto avant Le Train et d’autres… Créé en 2021 par Laurent Fourtune, (ex-RATP), le modèle Ilisto de Kevin Speed se veut résolument low cost (donc visant directement Ouigo), avec un système tarifaire totalement disruptif et qui bouscule la norme : par exemple de 3 à 5 euros les 100 kilomètres, selon les axes et selon les horaires, avec des rotations rapides, jusqu’à 16 liaisons quotidiennes dans chaque sens. Le déploiement est prévu sur les axes Paris-Lille, Paris-Strasbourg et Paris-Lyon, avec dessertes des gares intermédiaires. Ilisto envisage un démarrage de ses opérations en 2028, avec des essais qui démarreraient en 2026.

Plusieurs défis à relever

La société annonce vouloir passer commande d’une vingtaine de rames, auprès d’Alstom, mais va devoir faire face à plusieurs défis. D’abord, au niveau financier, il s’agit d’une commande qui se situe proche du milliard d’euros, alors que jusqu’alors Kevin Speed n’en est encore qu’à une levée de fonds d’un niveau assez éloignée de ce montant. Ensuite, il semble qu’Alstom rencontre des difficultés pour honorer son carnet de commandes actuel. Par exemple, SNCF Voyageurs a commandé 115 rames du TGV nouvelle génération, le TGV M (comme modulable), pour un montant de 3,5 milliards d’euros. Pour celui-ci, présenté en septembre dernier, les dirigeants de la SNCF convenaient que le fournisseur était en retard et qu’ils devraient certainement différer une mise en service initialement prévue entre Paris-Lyon et Marseille pour la fin de cette année. Enfin, il lui faudra passer par les indispensables avals de l’Autorité de Régulation des Transports, qui sera saisie dès cette semaine.

Fermeture de la ligne à grande vitesse du 8 novembre au 13 novembre

Par ailleurs, pour faire face à l’augmentation du nombre de circulations, il conviendra d’augmenter sensiblement le débit de l’infrastructure, particulièrement celle entre Paris et Lyon. Car, outre ces deux villes, cette ligne est la colonne vertébrale d’un réseau qui irrigue tout le sud-est de la France. C’est aussi par cette ligne que transitent les TGV vers d’autres pays : Italie, Espagne, Allemagne, Luxembourg, Belgique… et d’autres Régions : Hauts-de-France, Bretagne… Il voit passer 30 % du trafic à grande vitesse français. SNCF Réseau va donc s’y employer, car la limite actuelle de 13 circulations par heure et par sens est d’ores et déjà atteinte en heure de pointe. L’adoption d’une signalisation plus efficace permettra de l’augmenter à 14 par heure, à partir de 2026, puis à 16 par heure, à partir de 2030. C’est pour ces travaux lourds que la circulation sera totalement interrompue du vendredi 8 novembre, à 23h00, au mercredi 13 novembre, à 4h00.

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