Le plan de sauvegarde de Casino validé par la justice

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L’ensemble des opérations de restructuration financière du distributeur stéphanois pourrait être réalisé d’ici un mois. Philippe Palazzi prendra alors la direction du groupe à la place de Jean-Charles Naouri.

Le tribunal de Commerce de Paris a donné lundi son feu vert au plan du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky pour renflouer le distributeur français Casino, via un consortium constitué d’EP Equity Investment, Fimalac et Attestor. Dans son jugement, il « prend acte de la levée des conditions suspensives préalables à la mise en œuvre du plan de sauvegarde accélérée présenté par la société Distribution Casino France. Il met fin à la période d’observation » et « arrête le plan de sauvegarde accélérée ».

« C’était ça ou le redressement judiciaire », a commenté Laurent Milazzo, délégué syndical CFDT au CSEC (Comité social économique central) de Distribution Casino France (DCF). « On se réserve le droit de faire appel de la décision du tribunal dans le délai de 10 jours, avant la constitution le mois prochain du nouveau conseil d’administration qui sera l’occasion de nous débarrasser de Jean-Charles Naouri », a pour sa part réagi Jean Pastor, délégué syndical central CGT du groupe qui employait 50.000 personnes en France fin 2022, sous des enseignes telles que Casino, Franprix ou Monoprix.

La restructuration de la dette de Casino prévoit d’écraser environ 5 milliards d’euros de créances. Elle est permise par l’apport d’argent frais à hauteur de 1,2 milliard d’euros, dont plus de 900 millions par un consortium de repreneurs comptant les milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière ainsi que le fonds d’investissement Attestor.

La restructuration financière pourrait être effective le 27 mars

« En l’absence de recours suspensif, il est envisagé que l’ensemble des opérations prévues par la restructuration financière soit réalisé le 27 mars 2024 », a réagi le groupe Casino, rappelant la possibilité pour les administrateurs et mandataires judiciaires ainsi que pour le CSE de DCF, le représentant du personnel et le ministère public de faire appel.

Concrètement, cela concerne notamment les augmentations de capital aux termes desquelles les actionnaires actuels du distributeur, à commencer par le premier d’entre eux Jean-Charles Naouri, PDG depuis 2005 de cet ancien fleuron de la distribution, seront très massivement dilués : ils détiendront moins de 0,3 % du capital de Casino, dont environ 0,1 % pour Rallye, et Rallye perdra le contrôle de Casino au profit du consortium.

Ce dernier indique qu’à partir d’avril, une nouvelle équipe de direction, emmenée par Philippe Palazzi, un ancien de Metro et de l’agroindustriel Lactalis, « mettra en oeuvre un plan ambitieux de réorganisation, d’investissement et de modernisation pour asseoir le développement des enseignes du groupe ». En parallèle, il a engagé la cession à ses concurrents Auchan, Intermarché et Carrefour de 288 hyper et supermarchés et leurs plus de 12.000 salariés, en trois vagues successives entre fin avril et début juillet.

Mesure de suivi des conséquences sociales

Avec des engagements du consortium à « préserver l’emploi au maximum », maintenir un siège à Saint-Etienne et, concernant les salariés qui vont changer d’enseigne, créer une « mission spécifique de mesure de suivi des conséquences sociales ». L’opération est très critiquée par les salariés car ce départ de la quasi-totalité des magasins portant l’enseigne historique du distributeur stéphanois sera lourd de conséquence sur l’emploi dans les fonctions supports.

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