Les défaillances d’entreprises en Aura au plus haut depuis 2016

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Le groupe Altares – expert de l’information sur les entreprises – vient de dévoiler les chiffres des défaillances d’entreprises en Auvergne-Rhône-Alpes pour l’année 2023. Il n’avait pas été aussi mauvais depuis 2016.

Avec 6.834 procédures ouvertes en 2023, le nombre de défaillances d’entreprises, qui avait déjà connu une hausse historique (+58 %) en 2022, connaît une augmentation à nouveau significative de 38 % . La région enregistre une tendance proche de celle observée au plan national. Le volume des défaillances renoue avec les niveaux observés en 2016 (6.840). Le Rhône, qui concentre traditionnellement plus du quart des défaillances, franchit la barre des 1.700 défauts comme en 2016. La dégradation est supérieure à la tendance régionale (+42 % vs +38 %).

Le Puy-de-Dôme le plus impacté

En Auvergne, le Puy-de-Dôme affiche l’augmentation la plus sévère de la région (+69 %) pour plus de 500 défauts. Jamais le département n’a enregistré autant de dépôts de bilan au cours des dix dernières années. Trois autres départements accusent des hausses de plus de 40 %. C’est le cas de la Haute-Loire (+48 %), la Savoie (+43 %) et l’Ardèche (+41 %).

Le tiers des départements connaît une augmentation du nombre de défaillances compris entre 30 % et 40 %. L’Isère affiche, ainsi, une hausse de 37 %, le Cantal et la Loire (+38 %), et la Drôme (+39 %). Suivent la Haute-Savoie (+22 %) et l’Ain (+27 %), l’Allier étant le moins impacté (+10 %).

Majoritairement des TPE

« Après une phase de rattrapage d’une partie des entreprises tenues à flot grâce aux mesures d’accompagnement mises en place depuis la crise Covid, nous amorçons désormais une nouvelle phase, plus structurelle, davantage liée aux insuffisances financières des entreprises qui doivent naviguer dans un environnement économique extraordinairement tendu », analyse Thierry Millon, directeur des études de la société Altares.

La hausse des défaillances sur un an (+38 %) est néanmoins moins forte que celle exceptionnelle de 2022 (+ 58 %), mais reste toutefois la deuxième plus rapide de l’histoire, loin devant les +22 % de 2009. Sur l’ensemble d’Auvergne-Rhône-Alpes, ce sont les TPE qui concentrent l’essentiel des défaillances (92 %), et donnent donc le ton régional. Plus de 6.100 entreprises de moins de 10 salariés ont défailli en 2023, un nombre en augmentation de 36,4 %. Pour les PME, la tendance accélère fortement, tout particulièrement chez celles comptant entre 10 et 49 salariés, avec 455 jugements en redressement ou liquidation directe, soit une hausse de plus de 60 % sur un an (62,5 %). Jamais autant de PME n’ont fait défaut au cours des dix dernières années.

L’industrie résiste mieux

Sans surprise, c’est le secteur de la construction lié à l’effondrement du marché de l’immobilier en 2023, qui concentre le quart des cessations de paiement. 1.635 défauts (+39 %) dont près de 1.350 dans les seules activités du bâtiment. Les agences immobilières enregistrent une tendance plus lourde encore (106 ; +89 %). Le commerce dépasse 1.400 défauts (1.434) mais contient la hausse (+33 %) sous la moyenne générale (+38 %) et précède le secteur des services aux entreprises, où la dégradation est très rapide (+57 %).

L’industrie, juste au-dessus des 500 défauts, semble un peu mieux résister (+26 %), portée par les activités de manufacture (284 ; + 12 %) plus que par l’agroalimentaire (219 ; +50 %). L’industrie manufacturière est toutefois fragilisée dans les activités de fabrication de structures métalliques (22 ; +175 %). Le secteur des transports n’est pas épargné avec plus de 240 transporteurs qui ont défailli en 2023 soit une hausse de 46 %. La restauration est aussi au cœur de la crise avec la défaillance de 711 établissements. Enfin, l’agriculture est également impactée notamment dans le domaine de l’élevage qui comptabilise 63 défaillances en un an. « En ce début d’année 2024 l’incertitude gagne du terrain, poursuit Thierry Millon. En dépit des crises successives qui s’enchaînent depuis le début de la décennie, l’économie réelle tient mais les trésoreries des entreprises sont mises à mal ».

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