L’hôtellerie se met à table

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C’est ce qui s’appelle mettre les petits plats dans les grands. Le 8 avril dernier, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de l’Isère organisait une journée spéciale à Grenoble pour faire le point sur la profession, en compagnie de ses adhérents et partenaires.

Conférence sur la valeur du travail, table ronde autour de la gestion d’entreprise, conseils sur les biodéchets… Cette année, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de l’Isère (Umih 38) a organisé une assemblée générale exceptionnelle, à l’image de l’invité de marque annoncé : le chef Thierry Marx, président du syndicat au niveau national, qui n’a finalement pas pu se libérer. « Nos adhérents étaient demandeurs de faire le point sur notre profession en grande mutation », confie Danièle Chavant, présidente de l’Umih 38. L’occasion de revenir sur les difficultés du secteur et de dégager des solutions.

Le problème du « millefeuille »

En introduction, Danièle Chavant invoque une métaphore pâtissière – le « millefeuille » – pour parler de la profession, confrontée à un empilement de « déséquilibres » : crise sanitaire, remboursement des prêts garantis par l’État, inflation, « concurrence déloyale » des « dark kitchens » et autres Airbnb, titres-restaurant acceptés dans la grande distribution, développement du snacking dans les boulangeries… « On ne maîtrise plus rien », regrette la présidente. Résultat, de plus en plus d’entreprises du secteur se retrouvent en difficulté dans l’Hexagone : « Selon la Banque de France, nous avons 45 % de défaillances de plus en 2023 et on nous en annonce 54 % en 2024. »

La part du recrutement

Autre sujet d’inquiétude, le recrutement. Pour en parler, l’Umih 38 a fait appel à Pauline Rochart, spécialiste en sociologie du travail. Si plusieurs secteurs, dont l’hôtellerie-restauration, se retrouvent en tension, « ce n’est pas parce que les salariés ne veulent plus travailler, mais c’est parce qu’ils cherchent de meilleures conditions d’emploi », relève l’experte. À mesure que leurs avantages baissent, les individus s’interrogent sur l’utilité de leur travail, revoient leurs priorités en privilégiant par exemple leur famille ou encore refusent la culture du surmenage.

« Semer la graine »

Devant l’assemblée, Pauline Rochart appelle à renouer avec les valeurs de l’artisanat, au sens large : l’exigence, la créativité et le sens du service.
« Les gens attendent cela et c’est justement le cœur de votre activité, votre ADN. » Pour attirer de nouvelles recrues, la spécialiste évoque quelques pistes, comme proposer des jours de repos consécutifs, offrir une prime à la cooptation ou faire du travail une « safe place », sans pratiques sexistes ni discriminantes. De son côté, l’Umih 38 multiplie les actions à travers les forums des métiers ou ses courses de garçons de café. « Il faut aller semer la graine », insiste Danièle Chavant, qui, malgré les difficultés, reste optimiste : « On ne peut pas se passer de nous : nous sommes sociétalement indispensables ».

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