Polar européen

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La compagnie Sans faire de bruit soutient que l’on peut changer le monde, en toute légèreté. Grâce au second volet de sa trilogie de polars, « MémoireS », c’est d’abord notre regard sur l’Europe qui sera métamorphosé, l’air de rien.

Revendiquer la légèreté et l’absurde au détriment du sérieux, tel est le mot d’ordre de Juline Grangé Derochet et Sophie Falda-Buscaiot, auteures et comédiennes de la compagnie Sans faire de bruit. Depuis 2019, elles se sont lancées dans la création d’une trilogie de polars. « Pour cette série, notre démarche artistique est de partir de nos recherches autour d’un fait historique et de nous en servir pour parler d’un phénomène de société, sous forme de polar », détaille Sophie Falda-Buscaiot.

Un fait historique

Le premier volet de cette trilogie se situait en 1910 pour aborder le droit des femmes. L’intrigue se tisse autour d’une histoire vraie, celle d’une affaire de meurtre. « Pour MémoireS nous voulions parler des prémisses de l’Europe. Pour comprendre l’Europe actuelle, nous sommes reparties de la base et avons découvert la figure historique d’Aristide Briand », précise la comédienne. Cet homme politique français a joué en effet un rôle de précurseur. En 1929, lors de la réunion annuelle de l’assemblée de la Société des nations, il a présenté un Mémorandum sur l’organisation d’un régime d’union fédérale européenne, qui ne fut pas retenu.« Nous avons commencé à travailler sur cette pièce en 2020, et le Brexit pointait déjà le bout de son nez. Avec Juline nous ne comprenions pas pourquoi nous avions une si petite connaissance des organes européens alors même que les enjeux nous apparaissaient énormes », poursuit-elle. MémoireS apporte, à l’aune de 1930, nombre d’informations utiles pour comprendre l’actualité européenne.

Une pièce interactive

Le Mémorandum d’Aristide Briand est donc le point de départ du polar, qui met deux femmes en présence de cet homme politique : Marie, criminologue et Simone, journaliste. « Tout se passe dans la tête d’un des personnages qui va convoquer le peuple de 2024 pour le questionner sur sa réalité », précise l’auteure. Le spectacle est donc très dynamique, et participatif, avec une écriture proche des séries, dans une langue des années 1930. Les spectateurs sont pris à partie, et très souvent questionnés. Leurs réponses ne sont pas indispensables pour faire avancer l’intrigue de MémoireS, en revanche, elles le seront certainement pour changer le monde, plus tard, quand elles resurgiront, sans faire de bruit.

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