Prendre sa vie en main

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C’est l’histoire, cruelle, d’un meunier qui vend sa fille au Diable. La compagnie grenobloise La Pendue s’empare de ce conte médiéval en mêlant théâtre, marionnette et musique live.

Mardi 26 mars, il ne reste plus une seule place au Théâtre de Poche. À l’affiche ce soir-là, la dernière création de la compagnie grenobloise La Pendue : La Manékine. Le nombre de sièges occupés contraste avec les deux seuls artistes sur scène, qui ont choisi d’adapter le conte médiéval La jeune fille sans mains, immortalisé par les frères Grimm. Affublée de noir – du nez jusqu’aux dents –, Estelle Charlier se charge de nous raconter « une histoire faramineuse », tandis que Martin Kaspar Orkestar l’accompagne en musique. Après avoir vu l’homme-orchestre animer la Maison Bergès, trois semaines plus tôt, on connaît son talent pour alterner clarinette, accordéon ou batterie, quand il ne joue pas des trois à la fois.

De l’ombre à la lumière

Porter un conte à la scène, c’est la possibilité de laisser libre cours à son imaginaire, tant pour la compagnie que pour le spectateur. Ici, nous voilà projetés dans une ferme, où le temps défile à mesure que tournent, en filigrane, les pales d’un moulin à vent. À l’abri des regards, Estelle Charlier utilise ingénieusement la marionnette pour donner vie à plusieurs personnages, dont notre héroïne, La Manékine. Les sourires du début s’éclipsent lorsque l’histoire révèle toute sa cruauté : la fillette se retrouve amputée des mains, suite à un pacte entre son père et le Diable. Une scène difficile que les artistes ont la bonne idée de raconter à travers des photos projetées en arrière-plan. La force du spectacle réside dans sa capacité à alterner grotesque et poésie, ombre et lumière. À mesure que les actes s’enchaînent, rythmés par des intermèdes musicaux, on assiste à l’émancipation de La Manékine – qui, de marionnette, devient un personnage à part entière –, partie à  » la conquête de la liberté d’agir et d’aimer « . Même si l’on peut regretter certaines longueurs, peut-être dues à la première représentation, il n’en demeure pas moins que ce conte ancestral continue de résonner avec notre époque.

La Manékine : vendredi 3 mai, à 20 h, à L'Odyssée, à Eybens. 04 76 62 67 47.
De 5 à 14 €. Dès 9 ans.

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