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Initialement petite entreprise née au Cheylas, Winoa, devenue en soixante-trois ans le leader mondial des abrasifs en acier et de la préparation de surfaces, s’apprête à écrire un nouveau chapitre de son histoire.
« Nous fabriquons du caviar d’acier, des petites billes de 0,2 à 2 millimètres de diamètre, parfaitement rondes ou pyramidales qui servent d’abrasifs une fois projetées à près de 300 km/h contre le support métallique à traiter », décrit Christophe Bertoncelli, directeur général, responsable des opérations industrielles chez Winoa France. Les abrasifs d’acier ont d’autant plus facilement remplacé le sable, après-guerre, que la poussière de métal générée par le traitement des surfaces est beaucoup moins nocive que celle de silice, responsable de la silicose. C’est ainsi que la petite entreprise, créée en 1961, par l’association de l’américain Wheelabrator, détenteur de la technologie de fabrication des abrasifs métalliques ou grenailles, et les Forges d’Allevard, producteur d’acier, est rapidement devenue un géant industriel, doté de huit sites de production dans le monde : en France (au Cheylas) qui exporte 85 % de sa production, en Espagne, en Slovénie, au Canada, aux États-Unis, au Brésil, au Japon et en Thaïlande.
10 000 clients et des solutions sur-mesure
« Ces billes nous permettent de répondre à toutes sortes de besoins, commente Christophe Bertoncelli. Nettoyer, par exemple, de grosses pièces de fonderie pour y décoller le sable qui les encrasse ou une poutrelle rouillée avant de la peindre, mais aussi préparer des surfaces pour obtenir une rugosité telle qu’une peinture ou un enduit puisse facilement adhérer sur les tôles des coques de bateaux, les mâts des éoliennes ou l’intérieur des pipelines. Une troisième application, surtout destinée à l’aéronautique, est le durcissement de surface, pour augmenter la durée de vie des pièces soumises à la fatigue cyclique », explique-t-il. Dans les centres techniques de l’industriel, des experts s’affairent, en amont, avec les clients, pour trouver la meilleure solution possible à leurs besoins : choix du type de machine à grenailler, du média à utiliser, des méthodes pour contrôler le résultat… Tant et si bien que « nous comptons plus de 10 000 clients, parmi lesquels Demler, Acer Inox, Airbus ou encore Safran qui peuvent commander un à deux camions par semaine, mais aussi le ferronnier local qui repeint des portails et commande au rythme d’une palette d’une tonne par an« . La fidélité de ses clients repose aussi sur l’engagement de longue date de Winoa dans l’économie circulaire.
De l’acier recyclable à l’infini
C’est ainsi que « 95 % de l’acier qui rentre sur le site du Cheylas est de la ferraille existante et quand les abrasifs, récupérables par magnétisme, ont effectué de l’ordre de 3 000 tours dans la machine à grenailler et sont usés, ils sont refondus chez un ferrailleur pour redevenir de l’acier frais », se réjouit Christophe Bertoncelli, qui n’a rien perdu de son esprit de conquête. « Nous comptons poursuivre notre développement géographique en nous positionnant sur les marchés porteurs tels que l’Inde, qui peut encore doubler sa consommation d’abrasifs », estime le spécialiste. Winoa envisage aussi de poursuivre le développement de ses plateformes de vente en ligne lancées il y a deux ans, pays par pays, en étendant son offre à la machine à grenailler jusqu’au masque de protection.
Repères :
1961 : l’entreprise Wheelabrator Allevard est créée en 1961 et renommée Winoa en 2011.
8 : c’est le nombre de sites de l’entreprise dans le monde, présente des États-Unis au Japon.
1 000 : Winoa compte 1 000 collaborateurs dont 200 au siège social du Cheylas, en recrutement actif.
300 M€ : le géant industriel a réalisé un chiffre d’affaires de 300 M€
en 2023 dont 1/3 au Cheylas.
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