Cocon ou prison ?

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Dans”Ma mère c’est pas un ange (mais j’ai pas trouvé mieux)”, la compagnie Turak Théâtre déroule l’histoire d’une femme enfermée par sa solitude et sa peur. Un spectacle poétique créé à la MC2, en octobre dernier.

Au centre, une maison de verre où vit une femme, une mère, usée par les années. Autour, trois voisins musiciens – un guitariste, un bassiste et un batteur – l’observent, sous des lampadaires. Quatre personnages masqués qui, pendant une heure, resteront muets. Car oui, c’est bien une fable sans parole – ou presque – que nous propose la compagnie Turak Théâtre, avec Ma mère n’est pas un ange (mais j’ai pas trouvé mieux). Une fable qui se veut à la fois “visuelle, musicale et poétique”.

De la solitude…

Au début de toute création, la compagnie s’attelle à collecter des objets de la vie de tous les jours. À partir de cet univers plastique, fait aussi de masques et de marionnettes, naît une pièce : ici, l’histoire d’une femme seule qui raconte sa solitude, à la vue de ses voisins (et du public) qui vont l’aider à sortir de son quotidien. Tout commence avec une anecdote personnelle, rappelée par une voix off au début du spectacle. “Pendant le confinement, des rats sont entrés dans mon poulailler, relatait la metteuse en scène Emili Hufnagel, lors de la présentation du spectacle, en juin dernier. D’abord, quelques-uns puis franchement beaucoup, c’est devenu la folie. À un moment donné, cela a été moi ou eux… Je ne suis pas hyper fière, mais j’ai pris une carabine et cela a été moi.” Rien d’étonnant donc de voir émerger sur scène lesdits animaux qui tentent de s’introduire par tous les moyens chez la vieille femme.

… au lâcher-prise

De l’héroïne, on ne sait pas grand-chose, si ce n’est sa peur de dehors qui la pousse à se barricader dans sa maison de verre, mi-cocon, mi-prison, et à dormir les armes à la main. Si ce n’est aussi les lettres écrites par sa fille (à moins que ce ne soit elle-même, plus jeune), qui, année après année, déplore son absence. “Pendant la création, nous avons eu plaisir à lire les lettres que Calamity Jane aurait écrites à sa fille, ce qui nous a mis sur le chemin de raconter la filiation, la maternité”, poursuit la metteuse en scène. Le résultat donne un spectacle énigmatique, dans lequel les (trop nombreux ?) symboles défilent, à mesure que les panneaux de verre s’ouvrent et que la femme, la mère, finisse par lâcher prise…

> Ma mère c'est pas un ange (mais j'ai pas trouvé mieux) :
vendredi 29 mars, à 19 h 30, à l'Espace Paul Jargot, à Crolles. 
04 76 04 09 95. De 7 € À 16 €. Dès 8 ans.

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